11/11/2007 : DDT 2007 : l'aventure de Bernard Bracam II


Moto Tour 2007, Team Motorhino.com, Bernard Bracam (part II)


Circuit de Nevers Enfin vient le grand moment tant attendu, tellement redouté : la nuit s’est installée, le ciel s’est fait menaçant, il faut pourtant bien y aller. C’est un spectacle totalement surréaliste qui m’accueille au parc fermé : il fait nuit noire, seul le stand des commissaires est éclairé, comme un rade de mauvais augure. Nous battons la semelle, transis par un vent aigre, et tout cela tient un peu de la marche militaire nocturne, de l’équipée scoute pour adolescent boutonneux. Et pourtant, je croise des gens de fort bonne allure, dans leur cuir à Watt mille euros. Lui par exemple fait de l’endurance dans un team amateur de bon niveau, et sa superbe BMW est équipée d’un phare additionnel gros comme le tambour d’un lave-linge. Je ne dis pas qu’il se la pète, non non… il ne l’accepterait sans doute pas. Mais j’éprouve une certaine crispation à la vue de ces disparités d’équipement, auxquelles la nuit me semble donner un tour plus formidable encore. Nous rejoignons les machines dans la quasi obscurité, au point que je ressens un pincement au cœur : oukélé la Fazer ? Ensuite, tout devient dantesque : nous rejoignons la pré grille, et le spectacle son et lumière des fauves rugissant, prêts à fondre dans la nuit alors que tourne encore la série précédente à de quoi glacer d’effroi. Le rouge, le jaune, le noir, l’acier accrochent la lumière brutale des phares, la vision chavire dans l’explosion des sens. Il faut vraiment avoir le cœur bien accroché pour résister à la tension barbare, que la plupart de mes partenaires de jeu semble vouloir évacuer en faisant hurler leur moteur. NDJ, notre team manager, me dira à cette occasion combien, du bord de la piste,  il éprouve cette même oppression en cet instant si particulier. Tour de reconnaissance (mon souvenir diurne du circuit est beaucoup trop ancien et donc stérile, les repères trop différents, s’il devait en rester), tour de chauffe et grille de départ. La dimension remarquable de Magny Cours est transcendée par la nuit qui nous étreint ; le circuit est certes éclairé, mais principalement dans la ligne des stands. Départ dans un vacarme apocalyptique, comme à la télé, et puis m…, les saignants ont déjà plongé dans le grand gauche, alors que je me demande encore où ce foutu virage me mènera. Accrocher le bon wagon, suivre le ballet halluciné des lucioles qui me précèdent, ne pas me faire larguer, un tour de bouclé, il me semble que mon affaire s’arrange un peu ; je ne sais plus dans quel espace sidéral foncent les hommes de tête, mais j’ai intégré un petit train que je parviens à suivre, et l’excitation prend manifestement le dessus, l’enivrement me gagne, je vole, je m’échappe, je taille dans la pénombre à grands coups de gaz ; un concurrent semble ralentir, j’hésite à passer alors que je tiens le titre au bout de mon xénon, il ne faudrait pas, le petit groupe qui me précède s’éloigne, et zut pour la politesse (mouhahaha), je le double dans la pénombre qui masque Adelaïde à trois cents mètres. Voilà, c’est fait, la Fazer hurle à l’agonie, la chicane, enfin je récupère prudemment la ligne des stands, c’est déjà la fin ! T’ain, tu parles d’une tranche de vie, chuis vivant ; moteur au ralenti, mon cœur cesse de battre, la tension s’évanouit, la nuit s’installe pour de vrai. Je crois que je suis épuisé.

Le retour du jeudi et ses quatre cent cinquante kilomètre au départ de Nevers ne fait certes pas l’impasse sur les spéciales, avec Aigrefeuille et Mont Dore au programme. Une promenade de santé, ou je ne m’y connais pas ! C’est que je suis envahi par un sentiment étrange : je ne parviens pas à relier ce jeudi qui s’annonce avec vendredi dernier, Reims, durant lequel je m’efforçais de ne pas penser à l’éternité qui s’ouvrait devant moi, parce que je ne parvenais pas à en concevoir l’écoulement possible. La brèche s’agrandit, la première moitié de la semaine a sombré dans le Grand Tout, et cette impression de trou noir va s’installer définitivement à l’approche de Toulon, comme si je n’étais parti de nulle part ! Pour l’heure, ma maison roulante m’abandonne sur le tarmac de Magny Cours bien avant l’instant de mon départ, alors que Kick et Toto bataillent déjà sur les routes de la Nièvre. Mais les obligations de l’assistance et de l’intendance sont impérieuses. Le parcours est désormais de nature à combler nos adeptes du rallye routier, avec des voies étroites et sinueuses à foison, qui signent au passage la marque de ce que nous préférons dans le Moto Tour. Nous traversons des pays insoupçonnés sous un soleil qui gagne, et les images s’enchevêtrent en un patchwork que par une coupable amnésie, je ne puis hélas partager. Parfois, le chemin se fait sentier de chèvre, je le devine par avance lorsque le road book annonce assistance interdite. Du tressautant, du brutal, du viroleux, du montagneux, du vertigineux, le traceur s’en est donné à en perdre le souffle, à en oublier le vingt-et-unième siècle, et cette théorie de petites routes tortueuses met les esprits en ébullition, les poignets en feu, réduit les jambes en accordéon. Comme toujours, la tentation est grande d’oublier les bons conseils de papa Hugo, qui m’a tant répété de m’économiser par tous les moyens possibles, car la route n’est pas jamais finie, le défi nous est rappelé au détour de chaque virage, à tout instant peut surgir un obstacle, toute accélération se conclut irrémédiablement par un freinage de trappeur. Je constate à quel point les scooters T-max sont performants : ils vrombissent de virage en virage comme des hélicoptères d’attaque et, alors que je me tue à la tâche pour les décramponner, je ne dois mon salut qu’à l’accélération de la Fazer en côte.

J’ai l’impression de faire beaucoup d’efforts pour un résultat médiocre… Mais je roule aussi souvent seul, et j’aime bien ça. Certes, l’effort de navigation et de décryptage du road book me met régulièrement en sur régime, et il peut sembler alors reposant de confier son cap à un petit groupe. C’est  toutefois une sécurité trompeuse, qui peut se révéler couteuse lorsque l’on oublie de contrôler sa route par soi-même et que le motard de tête se trompe. Mais je crois que ce dont je souffre le plus dans ces paysages de rêve, c’est de la pollution olfactive des motos qui me précèdent ; je préfère souvent m’en affranchir. Je constate aussi avec une certaine déception une propension de chacun à rouler pour soi, sans aucune notion de solidarité : pour peu que le pilote qui assurait la navigation depuis trente kilomètres se trompe à une bifurcation, les autres s’engouffrent sur la bonne voie sans ralentir, comme s’ils étaient manipulés par un démon qui les contraindrait à « torcher » tout ce qui roule. Et puis se tirer la bourre durant des centaines de kilomètres est épuisant, dangereux même. Je reste très sceptique en voyant une majorité de participants, à laquelle je me joins parfois sur les petites routes tortueuses, gazer comme des ânes dans les lignes droites, avoiner comme des bœufs dans le sinueux, et prendre une heure d’avance au contrôle horaire. Et ça ne semble pas être la simple erreur du débutant angoissé par la peur de se fourvoyer en cours de route, qui chercherait à préserver la plus grande marge de sécurité horaire possible. Quelques jours de route me laissent à penser que je devrais rouler plus calmement, vœux pieux, et mieux gérer ainsi le temps de trajet dont je dispose. D’autant que la précipitation est souvent source d’erreurs d’orientation dans ces parcours aux changements de direction incessants.

La spéciale d’Aigrefeuille me surprend. J’ai gardé de ma reconnaissance un souvenir imprécis, et la montée qui précède le départ me déstabilise, comme si j’avais pu le manquer ! Cette impression de déjà vu est cependant une excellente mise en condition pour l’aborder. Hélas, comme de coutume tout au long du Tour, l’attente au départ de l’épreuve se révèle assez longue, et la douce température des gommes à l’arrivée du contrôle horaire n’est plus qu’un lointain souvenir au moment de passer la cellule d’entrée. J’ai l’impression de rouler avec bien trop de retenue ; en effet, je ne me trouve pas en terrain inconnu, mais en définitive, j’ai le sentiment de toujours attendre un virage qui tarde à se révéler. Et comme on nous a signalé que la fin du parcours est fraîchement gravillonné, je rends encore la main. C’est donc un sentiment mitigé qui m’accompagne au point de sortie, renforcé par l’habituelle évaluation du commissaire : bon temps dans la moyenne. Kick, lui, assurera avoir remis une bonne pelletée de charbon sur le gravier, et gagne les félicitations du chrono ! Toto n’est pas en reste !

Mont Dore : décidemment, difficile de jouir d’un temps riant au pays des volcans à cette époque. Du coup, le problème des pneus froids prend une importance particulière au départ du véritable circuit routier que je vais devoir affronter maintenant. J’ai assez envie de mettre à profit toute la route, mieux en tout cas que je ne l’ai fait lors des premières spéciales. Je vais être servi ! Certes, je m’efforce de chauffer les gommes durant les premières successions de courbes, mais l’envie de jouer les païlotes me prend probablement trop vite. La sanction ne se fait pas attendre, dans une longue courbe à droite. Je tutoie la glissière, en pleine recherche de vitesse sur le dos, alors que la Fazer m’y a précédé. A cet instant, je repense à ce projet fou de rallier Toulon… qui s’achève ici.

Les commissaires viennent à mon secours et rapatrient la moto dans le gazon merdoyant, à l’intérieur du virage. Ils me pressent de repartir, sans comprendre que la fourche est vrillée. Je finis par les écouter et remonter en selle, guidon tordu, tube gauche plié. Séquence enduro sur le green, séquence émotion aussi, parce que je suis très accablé par ce qui m’arrive : et le public en face m’applaudit ! Jamais telle manifestation de solidarité ne m’a été si précieuse, en pareille occurrence ! Merci à vous… Mon temps de 7’22 sanctionne une certaine insuffisance de pilotage et, moral à zéro sur le parc de sortie de la spéciale, je songe à déclarer forfait. Je ne réalise même pas que je viens de longer le fourgon de City bike qui s’y trouve garé, mais pourquoi au juste ? J’avise enfin Didier qui met la dernière main à la restauration de la Ducati de Kick, qui vient de se vautrer probablement au même endroit que moi. Kruel tout juste débarqué soutient tout ce beau monde. Ah, quelle belle prestation des Rhino’s boys, très remarquée. J’apprendrai par la suite que Kick conserve religieusement deux grains de pouzzolane coincés au contact de son bocal de  liquide de frein lors de sa chute. Ce matériau d’origine volcanique se présente sous la traître forme de scories de couleur grenat officiant comme un roulement à bille sous les roues du motocycliste infortuné. Il me semble que cette présence sur notre chemin relativise notre faute, et pose quelques questions au sujet des conditions de course.

A ce propos, Christian, un spectateur, explique dans le courrier des lecteurs de Moto Journal du 1er novembre 2007 que l'organisateur aurait fait rouler plusieurs voitures dans la spéciale avant le passage des concurrents (à titre d'ouvreurs si j'ai bien compris), et que certains passages à grande vitesse auraient répandu du gravier sur la chaussée. Il s'émeut du fait que de nombreuses chutes aient eu lieu dans un certain virage, estimant que les commissaires ne disposaient d'aucun balai pour nettoyer la piste. Piero, actif connaisseur des rallyes, assure après enquête qu’un seul virage précis était en cause, lieu de plusieurs chutes, rendu glissant par du gravier non remarqué par les ouvreurs. Les bénévoles, bien équipés en matériel, auraient nettoyé la voie plus d’une fois, une mise en garde étant faite aux pilotes. Ma conclusion reste un brin amère, compte tenu des événements tels que je les ai vécus (je vous jure que, ressorti de la spéciale fourche tordue mais non blessé, je ne suis pas redescendu à pied vérifier les éléments du problème) : je ne me souviens pas d’avoir été avisé  du danger  au départ, et le fait que les commissaires ne soient pas parvenus à mieux nettoyer la chaussée est fâcheux du point de vue de la sécurité, mais aussi de l'enjeu sportif et financier pour les concurrents (Mont Dore, véritable piste une fois la route fermée, représente un contexte extraordinaire qui induit une prise de risques tout autre que celle d’une spéciale typique du rallye routier). La glorieuse incertitude du sport a ses limites, et la responsabilité personnelle des coureurs aussi. C’est ici que certains pilotes ont perdu tout espoir de résultat au Moto Tour. 

Parenthèse refermée, c’est alors que le défi prend une dimension quasi mystique : le Team Rhino sauvé de la débâcle par la volonté divine, ça t’en bouche un coin, non ? Didier, Kruel et NDJ conviennent pour mon compte que je m’en vais suivre mon road book jusqu’à Clermont-Ferrand, ville étape, la moto étant roulante. Pendant ce temps, NDJ va mettre le paddock à feu et à sang pour extorquer un tube de fourche de Fazer, mais en vain. C’est un téléphone à la concession Yamaha de Clermont qui révèle l’impensable : la pièce de collection s’y trouve disponible. Mais le temps presse, et NDJ ne trouve aucun véhicule pour s’y rendre ; le bouclard s’engage à prolonger son ouverture jusqu’à son arrivée, et une jeune et délicieuse motarde clermontoise accepte de véhiculer notre manager (qui est prêt à tous les sacrifices, c’est maintenant certain), après une négociation ardue. Autant dire que je n’en reviens pas de le voir présenter son trophée de guerre à mon arrivée au parc assistance ! Et comme on se fait beaucoup de souci pour bien peu de chose en somme, le changement du tube plié prendra l’apparence d’une simple formalité que Didier expédiera sous les spots avec l’aide efficace de notre voisin de stand,  mécano BMW. Moi ça me scotche, ça me bouleverse. Comment remercier chacun pour cette extraordinaire conjonction de solidarités et de compétences ? C’est peu avant que débute cette bataille que NDJette a débarqué cette après-midi, et je me réjouis de ce que son renfort de charme contribue au réconfort indispensable de notre gouverneur. Enfin, par un heureux concours de circonstances, on annonce ce soir brouillard au Mont Dore : la spéciale est annulée pour les coureurs FFM pour raison de sécurité. Je crois bien que dans mon grand trouble, je n’avais même pas envisagé l’éventualité de remettre le cuir pour cette épreuve de nuit, et ce décret me convient à ravir… Mais les pilotes IRC eux n’y échappent pas, par l’effet d’une mystérieuse décision de l’organisateur ; sans doute ne sont-ils pas faits du même bois que leurs concurrents ? Il en découle que la comparaison entre les résultats des deux catégories devient définitivement impossible, ce qui fera monter la colère d’un petit contingent de pilotes FFM de pointe ; elle éclatera à Toulon, avec pour détonateur la base chrono nocturne…

Fazer rénovée au départ de Clermont Ferrand, vendredi et ses six cent vingt kilomètres d’étape marathon constitue sans doute le clou du spectacle en nous amenant d’une traite, si l’on peut dire, à destination. En fait, il faut compter avec un léger détour par le Pôle Mécanique d’Ales. Oh, banal divertissement, tu peux me croire. Quoi de plus naturel que d’aligner ces quelques centaines de bornes, qui nous font traverser les perspectives extraordinaires des Causses sous un soleil victorieux et nous projettent déjà vers notre but, puisqu’il suffira d’affronter en passant la simple formalité du parcours rallye du Pôle, suivi dans la foulée du circuit de vitesse ? Seulement voilà, changement radical de climat à Ales et grosse journée dans les roues déjà ; c’est qu’il y ferait presque trop chaud, et la surprise du routier est d’un genre bien particulier ; je ne sais toujours pas si ça m’a plu, façon de dire… tant ce parcours me semble « fabriqué », et scabreux. Une courte montée très raide lui sert d’ouverture, et t’expédie sur orbite si tu n’y prends pas garde. Au pied de la grimpette, je médite sur la cassure à angle aigu que je devine à son point d’apogée ; aucune idée du revêtement qu’il présente. Banco, la prudence est bien plus que de rigueur, elle est vitale ! La suite se présente comme la Foire du Trône, version montagnes russes. Changements constants de structure et d’adhérence de la « chaussée », brutales sautes de directions, emprunts de portails coupe-frittes menaçants et de caniveaux, il faut incontestablement des talents de clown équilibriste pour bien figurer dans ce traquenard, qui se raccorde par un dévaloir au circuit de vitesse, sorte de conversion par l’absurde de l’environnement du coureur protéiforme. Je suis très soulagé d’en ressortir intact, surtout après mes exploits de la veille qui réduisent incontestablement mes ambitions, et me ramènent en fond de classement. Eh bien restons zen, calme, cool : plus que trois cents kilomètres à accomplir pour gagner Toulon. C’est un peu le marche ou crève qui débute, avec certes de belles perspectives par endroit, mais aussi d’interminable et filandreuses visites d’agglomérats ruraux, de banlieues parfois limités à trente kilomètres heure et enfin la nuit qui me double sur la route d’Apt. L’esprit brouillé, l’entendement en berne, je suis dans l’obscurité un petit groupe de moto, trop content d’être guidé à bon compte. C’est que la navigation devient incontrôlable pour moi dans le noir. Le fléchage joue aux abonnés absents, et j’ai de grandes difficultés à interpréter mon road book. Seulement voilà, le petit train manque un aiguillage, et la recherche du paradis routier se mue en châtiment, même à la lumière du xénon. Et puis il y a ce contrôle de passage qui disparaît dans la nature, que je ne recherche pas parce que nous retrouvons le fléchage dans une petite ville un peu plus loin. C’est exténué que je décrypte les premières senteurs iodées, qui réveillent mes récepteurs plongés dans la torpeur et m’annoncent que je touche au but. Mais aussi à l’enfer routier de la côte d’Azur, et ses empilements de banlieues, villes et villages collés les uns aux autres. Décidément, qu’on en accepte ou non les tenants et aboutissants, faire arriver le Moto Tour dans les grandes villes est une funeste erreur que l’organisateur nous inflige, certes justifiée par des impératifs financiers et médiatiques. Avec Toulon, cette hérésie singulière atteint son idéal. Otez les bagnoles, qu’on voie la plage !

Samedi : si l’entrée de Toulon est peu supportable (même « neutralisée » par l’installation d’un CH avancé), on ne se réjouira pas plus du gymkhana que la sortie de la boucle du jour nous impose. Ces deux cent quarante kilomètres vont nous donner l’opportunité de tester les plus improbables sentiers trialisants de l’arrière pays, qui desservent quelques hameaux dont les habitants doivent bénir notre visite. Je suppose que nous les avons tous pratiqués, il ne doit pas en exister d’autres. En m’y cassant les reins, je m’interroge avec stupeur sur la possibilité d’y faire passer les sides…chose que je ne parviens pas à concevoir. En contrepartie, l’organisateur nous offre la montée mythique vers le circuit du Castellet par le Beausset ; je me demande qui l’aura parcourue sur le mode « street legal »… L’intérieur des terres est magnifique, je savoure ces instants de vrai plaisir. Nos routes sentent le thym, la lavande… et la gomme, dit la Bouillotte. J’aborde la spéciale de Pourrières très prudemment ; je me souviens de ce fameux esse qui, s’il était mal négocié, m’enverrait directement embrasser la pierre locale ; d’ailleurs, la presque totalité de l’épreuve a pour cadre cet environnement encaissé de rochers menaçants, du moins lorsque je songe aux conséquences d’une sortie de route. Je sais maintenant qu’il est possible de s’en tirer avec seulement de fortes contusions, non sans devoir accepter de récupérer l’épave de sa machine à la pincette à épiler, comme me l’apprendront au soir le valeureux équipage rescapé d’un side réduit à l’état de ruine. La spéciale de Puget qui suit est bien plus conciliante à première vue, rapide et, me disent des locaux, sans difficultés particulières… Sauf peut-être pour claquer un chrono, les gars ? Elle se développe à flanc de colline, épousant le relief en de magnifiques courbes bien serrées qui alternent avec les fameux passages « où il ne faudra pas couper ». Tiens, je crois bien qu’en attendant, je vais me faire resservir un verre de jus de raisin en la bonne ville de Puget, dont le maire semble être un inconditionnel du Moto Tour. La bourgade vit au rythme tonitruant du Tour ; les haut-parleurs y répandent la parole prolixe de l’animateur annonçant le nom des concurrents à leur arrivée sur la petite place provençale qui accueille la neutralisation avant la spéciale, où chacun est invité à collationner à l’invitation de la municipalité.

Samedi soir : je renâcle, et je ne suis pas le seul. La révolte gronde contre la spéciale base chrono prévue cette nuit, encadrée de plus de cent kilomètres au programme quand même. C’est de cette épreuve au tracé secret que NDJ n’a pas eu connaissance lorsqu’à l’instigation de JP 748R, il projetait l’organisation d’un repas festif qui devait réunir ce soir le Team Motorhino et ses amis du Sud ; la mauvaise surprise, signalée à la veille du départ de Reims, nous prive de cette rencontre très attendue, et c’est rageant. Dans mon esprit, l’arrivée à Toulon concrétise l’aboutissement d’un défi singulier qui mérite tout autre chose qu’une brutale remise en route nocturne des motos, sur des routes certainement piégeuses, avec des départs qui vont se prolonger jusqu’à 1h45 dimanche matin pour les moins chanceux ! Certes, les préoccupations des participants peuvent bien différer radicalement sur cette question, entre les pilotes professionnels, licenciés IRC ou FFM, et les anonymes du peloton qui constituent pourtant le socle presque indispensable aux premiers pour briller, en donnant au Moto Tour l’importance médiatique que sa taille aussi lui confère. Le Tour est ma première expérience de la compétition, comme pour nombre de mes compagnons de route. Arrivé à Toulon, je voudrais pouvoir fêter cette première victoire en rendant visite à d’autres teams par exemple, ce que je n’ai jamais eu l’énergie ou le temps de faire durant toute la semaine, ou célébrer les retrouvailles avec les amis. Ce qui fut possible auparavant ne l’est plus cette année, avec pour cause  un exercice de conduite nocturne au caractère burlesque ! Que ce genre de désirs n’entre pas dans le cadre d’une compétition à très haut niveau réunissant exclusivement une élite de pilotes d’usine se conçoit. Mais le Moto Tour reste un rallye routier (particulier certes), dont beaucoup des concurrents issus de ce milieu aimeraient préserver la convivialité solidaire ! Sans eux, que sera le Moto Tour ?

A cet instant, quand bien même personne chez les coureurs ne peut prétendre ignorer la programmation de cette boucle nocturne ni sa légitimité contractuelle, l’inconsistance du défi sportif pour les uns ou une franche lassitude pour d’autre alimentent la grogne qui monte dans le parc coureurs. Le célèbre chevalier grolandais Sergueï prend la tête de la contestation qui réunit plusieurs pilotes de pointe FFM mécontents des disparités de traitement qu’ils constatent entre leur catégorie et celle des IRC, disparités qui rend toute comparaison de performance et de classement scratch impossible (Mont Dore nocturne annulé pour eux, couru par les IRC). La spéciale de nuit base chrono sert de détonateur et une rencontre improvisée avec Marc Fontan a lieu à proximité de la cellule de départ du paddock. Les propos fusent, le cercle des contestataires est compact, Marc n’est visiblement pas champion de la communication : il se débat comme un diable, pique, réfute, accuse, émet des fin de non recevoir et des propos d’impuissance, renvoyant les pilotes à l’exclusion inéluctable que leur refus leur fait risquer.

Donc… je prends évidemment le départ, comme tout le monde à ma connaissance. Laminé par l’effort de la semaine, je découvre, au bout d’une longue progression dans la nuit à travers les collines provençales, une barrière fermée au milieu de nulle part, qui interdit le passage du chemin de service dont le road book confirme pourtant la validité… Pris d’un fort doute à composante civique, je suis prêt à faire demi-tour, mais la chance veut que le pilote du team Armée de Terre que je viens de rejoindre décide d’une opération commando destinée à lever l’obstacle. Prêt à me soumettre, que j’aime soudain l’autorité ! Nous pouvons nous présenter au contrôle horaire dans les temps, et j’aborde la section chronométrée fixée à soixante kilomètres heure de vitesse moyenne la trouille au ventre. Je n’y vois guère, sur cette étroite route défoncée, en apparence plutôt destinée aux engins de travaux publics. La base est interminable dans les ténèbres que mon phare dissipe trop mal. Les changements de profil et de direction brutaux et imprévisibles me frappent comme des coups de poing au plexus ; l’exercice est réellement dangereux pour qui, le contexte le veut, s’impose tout naturellement de relever le défi de la compétition, et je repense au fait que nos longues liaisons des jours précédents furent parfois basés sur une moyenne réduite à cinquante-cinq kilomètres heure. Il est trop facile d’envoyer ainsi dans la nuit de purs amateurs, auxquels le Moto Tour prétend réserver une grande considération, pour les exposer à des risques qu’ils ne sauront pas toujours mesurer de manière pertinente, contrairement au compétiteur professionnel, et de se retrancher derrière le principe selon lequel chacun assume ses propres risques et responsabilités. L’organisateur porte  à mon sens cette nuit une responsabilité morale dont il ne pourrait se dédouaner en cas d’accident touchant un débutant en rallye, et c’est grave. Je ressors fâché de cette expérience, convaincu d’avoir bénéficié de la mansuétude des dieux de la Base Chrono tout à l’heure. La suite ne sera guère glorieuse non plus, avec erreur de navigation en groupe, puis une longue corvée de retour par les vicinales et la banlieue de Toulon, dans l’ignorance totale de ma position. Je suis mon mentor Kick, dont l’expérience me rassure. Il est plus de deux heures du mat’…

Dimanche, le mythique Mont Faron est au programme. Ces derniers vingt-deux kilomètres se doivent d’offrir un couronnement glorieux à notre périple ! Je ne serai pas déçu ! Le Mont Faron domine Toulon et la plus belle rade de la Méditerranée, dixit les Toulonnais, et je suis émerveillé par la beauté du spectacle qui s’offre à nous à mi-pente, depuis le départ de la spéciale. Le temps est resplendissant, la mer souveraine, et cette minuscule route tortueuse inconnue que nous allons parcourir « à l’envers » s’accroche au flanc de la montagne. Précédée du passage dans des hameaux verticaux d’ocres et de roses chamarrés arrimés au contrefort du mont, elle débute par quelques virages presque normaux, pour s’élever vivement dans la pinède, entre rocailles et végétation bigarrée ; les perspectives sont vertigineuses et j’aperçois quelques spectateurs qui se sont hissés sur des pitons inaccessibles en apparence. Je m’élance pour mon dernier run ; ne pas me vautrer, négocier les premiers lacets, puis les enfilades plus rapides et bon sang, voici déjà venir l’ultime série d’une bonne douzaine d’épingles à cheveux repliées l’une sur l’autre ; comment reprendre mon souffle ? J’ai l’impression de piloter un marteau piqueur, la roue avant dérape, le train arrière s’affole, je fais de l’approximation mon ultime rempart contre l’adversité, pour enfin aboutir à la libération finale sur le plateau sommital. Un bon temps, dans la moyenne, me disent les commissaires, allons donc… Je m’en moque un peu, complètement étourdi par cet effort suprême. Je crois que je souris bêtement à cet instant, comme béatifié contre mon gré, incapable de tendre mon carton de pointage. Le retour en convoi est aérien, immatériel, dans un paysage parfaitement féérique ; il se déroule à toute petite vitesse par la sublime route d’accès normale au Faron, qui déverse ses lacets en pagaille en plongeant dans la Méditerranée, sous la sauvegarde de la CRS.

Le retour dans le Nord s’effectue dimanche en fin d’après-midi, sur ordre du maréchal des logis Kick : qu’est-ce que neuf cents misérables kilomètres de nuit pour rejoindre le nid ? Je veille à la place du mort du camping car sur la concentration de nos conducteurs, qui piquent du nez successivement et se relaient au volant, et nous pointons dans le crachin grisâtre de Mayenne au petit matin, sans incident autre que la tentative de panne de carburant sur l’autoroute orchestrée de main de maître au cœur de la nuit par NDJ et moi-même : il ne restait pas un dé à coudre de mazout dans le réservoir, arrivé à la pompe.

Le team Motorhino a bien mérité de la patrie bouselandaise, avec une belle vingt sixième place de Toto ; Kick eût été placé dans ces eaux sans sa chute de Mont Dore, et je prends conscience au passage de cette dure loi sportive qui le relègue en fond de classement, parce qu’il ne sert pas à grand-chose de rouler à la perfection durant deux mille huit cents kilomètres de liaisons si tu commets la moindre erreur en spéciale. Moi, contestataire compulsif, je voudrais que le routier soit valorisé dans le cadre de cette compétition particulièrement longue qu’est le Moto Tour, de manière à ce que la moindre anicroche en spéciale ne soit pas « éliminatoire ». Ou alors, il faudrait pouvoir en multiplier le nombre par deux, dans une option principalement orientée rallye ; on comprend sans peine quelle impossibilité une telle proposition soulèverait ! Mais je sens que je vais encore fâcher ceux qui savent. Alors je dis ça, je dis rien, n’est-ce pas !

Au terme de cette aventure somme toute bien étrange, je reste très partagé. Tant d’entre nous se prennent de passion pour ce grand défi qu’ils rêvent grandeur nature, qu’ils fantasment sans mesure… il semblerait provocant ou malvenu de bouder mon plaisir. Pourtant, ébranlé par les prescriptions des Grenelle de tous bords, convaincu par Marc Fontan lui-même de la difficulté toujours plus grande d’organiser une entreprise aussi ambitieuse, face à des pouvoirs publics qui prônent le risque zéro et condamnent de plus en plus toute extravagance, je reste perplexe face à la finalité et la légitimité de ce type de compétition motorisée et polluante, ainsi que sur les orientations futures du Moto Tour. C’est aussi le flicage envahissant, la normalisation étouffante, le politiquement correct asphyxiant qui sapent sourdement ma résistance et une part de mon plaisir à participer. Ces contraintes, l’organisateur les applique avec une rigueur grandissante, semblant dans l’impossibilité d’en juguler la montée en puissance : la plupart des consommateurs d’aventure n’y trouveront pourtant rien à redire. C’est également un investissement lourd en temps et en argent, dans lequel il semble indispensable de compter une bonne assistance, capable de sortir d’affaire le pilote en cas de coup dur. Faute de quoi un simple accroc peut réduire à néant tout espoir de joindre Toulon. Et puis le Tour demeure victime de ses questionnement et contradictions, déchiré entre l’ouverture aux amateurs et la professionnalisation, avec cette tentation omniprésente de l’allégeance au grand cirque médiatique et à la finance toute puissante. Tout ce qui rend notre condition d’anonymes parfois peu gratifiante, à nous qui cherchons avant tout le partage d’une aventure hors norme à moto entre copains, avec les moyens du bord, et qui répudions par conviction les grand-messes à la gloire du fric et les batailles politico-sportives. J’aimerais encore, détail métaphorique, qu’il accorde plus d’égards à l’information des pilotes, qui aujourd’hui comme à sa genèse en sont encore réduits à déchiffrer à 22 heures au parc fermé trois feuilles de papier claquant au vent, aveuglés par le contre-jour d’un réverbère, pour prendre connaissance de leur heure de départ de l’étape du lendemain ou de leur classement.

Mais le Tour à été principalement pour moi l’occasion exceptionnelle de rencontrer des personnes que jamais je n’aurais croisées sans internet. C’est l’histoire d’une longue complicité électronique qui trouve ainsi l’un de ses accomplissements, par le truchement du site Motorhino, gloire à son Guide Gana, et au séditieux Colonel Klink. C’est la découverte de la Mayenne, que je ne connaissais pas, mais j’ai des excuses, et ses stars de l’écran : Eric est Kick, Christophe est Toto, Vincent est NDJ, Hugues est Hugo, alias Karoshi, Didier joue son propre rôle. Ils m’ont accueilli avec cœur et générosité, ils m’ont soutenu au sein du team Motorhino, je leur dois tout dans cette aventure, je les aime. Bernard est Bernard Bracam. Mention d’honneur à Kruel le pionnier, qui n’hésitera pas à nous rejoindre à Toulon en passant par Mont Dore et Clermont sur old Lady, histoire de s’assurer un retour difficile, et aux amis du Sud qui se reconnaîtront. La vie du team n’a pas été toujours béate, mais chacun y a apporté ses ressources, pour le meilleur. Ce plaisir, cette aventure-là, c’est aussi le Moto Tour. T’en aurais voulu plus, toi ?

Toulon, samedi 6 octobre, fin d’après-midi : Francesco Scuderi est installé à la table du team Motorhino ; sur un ton enthousiaste, il commente la démarche qui réunit les membres de notre micro communauté virtuelle, comme s’il était soulagé par le retour à un ordre antique : « Ah mais c’est génial, vous avez eu la volonté de bousculer le virtuel, pour pratiquer le partage dans la vraie vie, et ça, c’est essentiel ! » Il semble maintenant nous trouver moins fous que tout à l’heure… Je le soupçonne de se tromper.


Bernard Leresche, 30 octobre 2007

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